Rencontré à de multiples reprises au cours de sa longue carrière, le peintre avait toujours mille et une idées dans son chapeau qu’il ne quittait jamais. "Quand je ne suis pas en train de confectionner quelque chose à l’atelier, je suis dans ma boutique pour conseiller les clients. Je suis toute la journée au travail, c’est plus fort que moi. C’est ma vie! mon âge, il faut savoir perpétuellement rebondir et innover pour ne jamais s’ennuyer. Le jour où je n’aurai plus cette envie, ce sera peut-être la fin...", confiait-il en février 2022.
Tropézien récompensé
Arrivé à Saint-Tropez à la fin des années 60, ce Hongrois de naissance a connu une enfance ordinaire avec ses cinq frères et sœurs avant de fuir son pays lors de la Révolution hongroise de 1956. Après une adolescence marquée par la guerre, il se réfugie en Autriche avant de s’envoler pour Paris, où il vit avec une famille de professeurs qu’il lui apprend le français. Pendant trois ans, il intègre le lycée Corvisart où il s’initie à la peinture, au dessin et à la photographie. Une entrée en matière pour ce passionné d’art. C’est finalement pendant la crise de Mai 68 qu’Ivan Hor découvre son paradis. "Quand je suis arrivé au virage du Treizain et que j’ai aperçu les façades tropéziennes, j’ai eu un coup de foudre. Je ne suis plus jamais reparti. J’ai trouvé mon port d’attache", dévoilait-il avec émotion en 2018. Cette année-là, en guise de remerciements, la municipalité lui avait décerné sa plus belle récompense: la médaille d’or de Saint-Tropez. Une distinction prestigieuse pour cet amoureux du village.
L’art du pliage
Si Ivan Hor a réussi à toucher en plein cœur les Tropéziens, c’est avant tout grâce à ses œuvres uniques en leur genre. Ce nostalgique de la Nioulargue agrémentait la plupart de ses toiles avec des petits bateaux en papier, pliés en origami. Un savoir-faire qu’il avait lui même nommé "l’Art Bateau".
" Cette compétition de voiliers était sublime et j’aimais particulièrement l’observer depuis la Ponche. Une année pendant les régates, un ami est venu me déposer des dizaines de revues. Paniqué, je me suis demandé ce que j’allais faire de toute cette paperasse avant de trouver cette idée. Depuis, je fabrique des petits bateaux quotidiennement ", retraçait-il. Ce concept a d’ailleurs propulsé sa carrière à l’échelle locale mais aussi à l’étranger avec des expositions aux États-Unis et au Japon.
Un père aimant
Même si la peinture représentait "son moteur dans la vie ", son cadeau le plus précieux restait sa fille Émilie. Il y a moins de trois semaines, Ivan Hor vantait encore les talents "de sa plus belle création" à l’occasion de sa première exposition à la galerie du 73 rue Gambetta (lire notre édition du 24 décembre). "C’est une artiste d’avenir. Elle a baigné dans cet univers de couleurs et de formes. Je suis rempli de joie à l’idée de la voir exposer ses nouvelles créations ", applaudissait-il. Très ému, il se remémorait aussi les premières cartes postales créées par Émilie à l’âge de 12 ans et avait accepté de poser avec elle tout en restant distant. "« C’est elle l’artiste, pas moi", insistait-il. Très apprécié dans le village, l’artiste avait également une association à son nom, intitulée "Les Amis en Hor", pour protéger ses œuvres. David Salin, le vice-président est atterré par cette terrible nouvelle: "Je suis choqué. Je travaille à ses côtés depuis 1993 mais je le connais depuis 1975. C’était un second père pour moi. " La rédaction de Var-Matin adresse ses sincères condoléances à la famille et aux proches d’Ivan Hor.
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p.s... egy nap majd a saját papírhajónkat hajtogatjuk és eltávozunk ismeretlen vizekre... IVAN HOR addig is légy a kapitányunk és mutasd az irányt az örökkévalóság felé... szeretettel gondolunk Rád és a barátságunkra! |
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Ivan Hor & Misi (...a testvérek, együtt vannak egy másik dimenzióban...) |
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Ville de Saint-Tropez Baráti Kör ... il n'y a pas si longtemps, toujours ensemble ... David Salin - Ivan Hor - Barna Inci Ilona - M Jean Atkatlian |